Parlons énergie, parlons carbone !
L’importance de l’usage énergétique
Les Datacenters des grands acteurs IT mondiaux sont régulièrement remis en question par les populations locales et leurs gouvernements, le plus souvent pour des préoccupations quant à leur usage de l’énergie, et depuis peu pour la question plus large de leurs impacts environnementaux. On voit ainsi une halte annoncée sur les constructions à Singapour, une longue pause et nouvelles obligations à Amsterdam, moratoire sur les implantations en examen en Irlande, et même le projet de déploiement d’une nouvelle Amazon en France a été récemment retoqué par le préfet du département concerné.
Face à cela les exploitants de Datacenter de colocation neutre – entendre par là les opérateurs de Datacenters qui proposent à des entreprises tierces un service d’hébergement en mutualisant pour eux la mise à disposition d’une architecture résiliente – ces opérateurs, donc, se sont saisis du sujet et annonce désormais à grand bruit leur neutralité carbone, immédiate ou à très court terme. Le plus souvent derrière ces annonces il y a le recours à des PPA (Power Purchase Agrement), des contrats d’approvisionnement d’énergie renouvelable.
Le positionnement de notre Datacenter face à l’énergie
Depuis leur conception et leur construction, il y a maintenant huit ans pour NEXEREN 1 , les Datacenters de NEXEREN sont alimentés avec de l’énergie renouvelable. Nous parlons d’un contrat à énergie « sourcée » : ce n’est l’électron qui est utilisé dans nos datacenters qui est forcément produit par une énergie renouvelable, mais nous achetons – avec un surcout que nous devons assumer sur le prix – la garantie que notre consommation est équilibrée par une production en renouvelable. Nous sommes donc là sur un principe de compensation, qui évite, en passant, la perte d’énergie qui serait associée au transport depuis une source possiblement lointaine jusqu’à nos infrastructures.
Une fois notre énergie sourcée et acquise avec sa compensation en production renouvelable, il convient encore d’en faire le meilleur usage. Et pour paraphraser l’adage connu, la meilleure énergie dans ce cas reste bien celle que l’on économise, voire que l’on ne consomme pas, tout en rendant bien sûr un service identique.
Dans notre métier, cela s’appelle l’efficience énergétique, et elle a un instrument de mesure spécifique : le PUE, pour Power Usage Effectiveness.
Ce PUE est un ratio entre l’énergie utilisée par la production IT et l’énergie globale du Datacenter. Combien d’énergie totale en kilowatt faut-il pour fournir aux serveurs un kilowatt qui va servir à la production informatique.
Notre PUE
Le PUE moyen en Europe est ainsi de 2,53 : il faut donc 2,53 kilowatts entrants dans le Datacenter pour que les serveurs puissent en consommer 1, le solde de 1,53 kilowatts étant lui utilisé par le Datacenter lui-même.
Chez NEXEREN, notre PUE est inférieur à 1,3. Quand la production IT consomme un kilowatt, nos infrastructures n’en demandent seulement que 0,3 supplémentaire pour fonctionner. Et comme nous sommes assez fiers de cette performance, nous publions cette information sur notre site web, en temps réel et accessible à tout le monde. Et cela, depuis la livraison du bâtiment. Nous n’avons jamais considéré que cette information était confidentielle, mais bien au contraire que nous devions cette transparence à nos clients. Nous aimerions que les hyperscalers et autres géants de la colocation fassent de même.
Enfin, et mieux encore, comme nos Datacenters sont dimensionnés pour qu’ils puissent accompagner le développement de nos clients, il nous reste beaucoup d’espace disponible dans la plupart d’entre eux. Ce qui veut dire que notre PUE va encore s’améliorer dans les mois et années à venir, par un effet de mutualisation de notre consommation propre.
D’autres sujets d’analyses et de mesures
Au-delà de la seule question – importante – de l’énergie, apparaissent désormais dans la communauté de métier d’autres sujets et d’autres angles d’analyses et de mesures. Il s’agit par exemple de gestion des déchets électroniques, du recyclage, ou bien encore de l’usage de l’eau. Et là encore, ces sujets « nouveaux » sont des sujets anciens chez NEXEREN.
Nous confions par exemple les déchets électroniques de nos clients à des prestataires spécialisés, qui veillent à la fois à un décommissionnement dans les règles de l’art, mais aussi au recyclage de ces matériels.
Pour l’usage de l’eau – et tandis que Microsoft annonce qu’il veut réduire sa consommation d’eau de 95%, ce qui souligne l’ampleur du travail à accomplir – nous avons fait des choix technologiques qui induisent un usage de l’eau très limité. C’est en particulier vrai pour nos équipements de refroidissement, en évitant les solutions qui reposent sur de l’évaporation d’eau, mais c’est aussi vrai pour nos températures de fonctionnement que nous montons de quelques degrés pour ne refroidir que lorsque cela est vraiment nécessaire.
Au total , notre retour d’expérience sur plus de dix ans, et la comparaison avec les pratiques de grands géants mondiaux, nous amènent à réaliser que comme Monsieur Jourdain nous faisions de la prose sans le savoir. Ou en tout cas, que les acteurs rigoureux que nous sommes avons depuis l’origine choisi en matière de limitation des impacts environnementaux, sont désormais plus largement adoptées sous la pression des citoyens et des pouvoirs publics.
Il reste cependant beaucoup à faire, en analysant les bilans carbones de tous les équipements qui composent nos infrastructures, et en accélérant encore le rythme de nos améliorations sur ces sujets. Nous n’avons plus le temps d’attendre l’émergence d’un consensus entre professionnels, ou l’arrivée d’une loi qui encadrerait des obligations en matière environnementale : nous agissons d’ores et déjà à notre échelle au quotidien.